2013
Conception technique et fabrication : réalisation d’un « mur de scène » démontable.
Création théâtrale
Spectacle vivant – Théâtre (2013)
Dans WONDER, Magali Robert est “visitée” par d’autres corps. Elle réinterprète, à partir de sa mémoire de spectatrice, la danse de Dominique Mercy (danseur de Pina Bausch). Elle danse la figure grandguignolesque de Shelley Duvall, héroïne de Shining (Kubrick). Elle danse le corps morcelé et fétichisé de Tippi Hedren dans Les Oiseaux (Hitchcock). WONDER active le pouvoir de rémanence des images qui se forment et prolifèrent dans les plis de notre mémoire.
WONDER cherche à rendre perceptible la projection de l’interprète dans des corps potentiels. Le fantasme, la mémoire, la subjectivité de l’interprète sont les moteurs de l’écriture chorégraphique. Ce solo s’organise en plusieurs expériences de danse qui sont autant de transmutations, de “visitations” de corps étrangers. Dominique Mercy est la première de nos figures tutélaire. Nous ravivons la mémoire de sa danse (dans différentes pièces de Pina Bausch telle que Bandonéon, 1980, Danzon, 1995, Vollmond, 2006) dans le corps de Magali Robert mais pour ce faire, nous nous passons des images, ou des captations des pièces. Une nouvelle danse émerge, nourrie de la mémoire de la danseuse, de son expérience de spectatrice, et de son désir d’atteindre ce qui est pour elle la définition même de la virtuosité.
Sorte de plateau-fantôme hanté par les réminiscences, WONDER multiplie les effets d’optique : procédés de grossissement du jeu de Shelley Duval et Tippi Hedren, déplacement du terrain narratif à celui du chorégraphique ; bouleversement de l’espace visible quand la danseuse quitte le plateau en arpentant le mur de fond de scène.