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« Hypergravitation »
Le Fresnoy – Panorama 19 (2017)

Conception technique et construction.

Installation

Hypergravitation est une installation sculpturale, sonore, cinétique et générative. Sculpturale, l’œuvre est composée d’un imposant cylindre qui lévite au milieu de l’espace d’exposition. Cette sculpture en forme de capsule spatiale est recouverte d’un matériau étrange, tendant vers le noir, ayant une épaisseur, une texture et laissant planer le doute quant à la nature organique ou minérale de l’objet. Ce volume, que l’on pourrait assimiler à un « trou noir », est d’une part visuel mais aussi sonore. À l’intérieur de ce cylindre sont dissimulés quatre haut-parleurs ainsi que deux subwoofers, disposés en croix et orientés vers l’extérieur, permettant de simuler et révéler l’espace acoustique architectural et produire des sensations de mouvement dans le corps du visiteur. S’opère alors, au cours de l’expérience, une série de déstructuration des repères spatiaux-temporels. Cinétique, la sculpture tourne sur elle-même, relativement lentement tel un satellite en orbite et distord ainsi les rapports formels de l’œuvre à l’architecture qui l’accueille. Génératif, le comportement du dispositif alterne synchronisation et désynchronisation entre les flux, sonores et lumineux, selon une temporalité cyclique évolutive de 24 heures, inspirée par la chronobiologie qui régule les êtres vivants sur Terre.
Par moment et de manière imprévue, l’œuvre s’emballe, les mouvements giratoires accélèrent, la lumière et les sons qui s’en dégagent semblent vouloir comprimer le temps et provoquer chez le visiteur une sensation de kinesthésie, une perte d’équilibre, un sentiment d’aspiration/répulsion.

Mathias Isouard


« Tensions dissonantes »
Le Fresnoy – Panorama 18 (2016)

Conception technique et construction.

Installation

Expérimenter la sensation. Inspiré de la cymatique et notamment des recherches d’Alexander Lauterwasser d’après les figures de Chladni, le projet Tensions dissonantes # mené par Mathias Isouard veut révéler physiquement les effets et propriétés acoustiques d’un matériau en vibration, à travers sa forme en mutation. Sonore et plastique, cette installation composée d’une fine tôle d’aluminium de 9 mètres carrés, suspendue horizontalement, est simultanément mise en vibration et en mouvement selon des séquences génératives programmées. Les fréquences sonores fondamentales diffusées dans ce matériau en tension, sont choisies et composées pour révéler les harmoniques acoustiques propres à chacune des déformations. Cette large surface réfléchissante décrit et projette des figures ondulatoires qui sculptent l’espace de manière minimale et cinétique. Le son et la forme se distordent lentement, métamorphosant les lignes droites en courbes ; les sons propres en sons modulés. Ces combinaisons protéiformes évoluent dans l’espace et le temps créant ainsi des respirations qui temporisent rigidité et élasticité, provoquant chez le visiteur des moments de tensions et d’apaisements.

Mathias Isouard

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